L’endométriose, une affection complexe qui suscite un intérêt médical continu, se caractérise par l’implantation anormale de cellules endométriales, dérivées de la muqueuse utérine (endomètre), en dehors de la cavité utérine. Cette maladie affecte principalement les femmes en âge de procréation, avec une prévalence estimée à environ 12 %. Bien que l’endométriose soit couramment localisée dans le pelvis, elle peut également se propager à diverses régions du corps, y compris la cavité abdominale, le diaphragme, les poumons, la paroi abdominale, et rarement, le cerveau.
Les symptômes de l’endométriose sont variés, allant de règles douloureuses (dysménorrhée) à des douleurs pelviennes, des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), la stérilité, et même des problèmes digestifs et urinaires (dysurie). Les douleurs associées à cette maladie peuvent être extrêmement invalidantes, nécessitant souvent la prise d’analgésiques puissants.
En ce qui concerne les causes de l’endométriose, plusieurs théories ont été proposées pour tenter de l’expliquer. Il existe notamment la théorie de l’implantation, qui suggère que le reflux menstruel par les trompes peut conduire à l’endométriose, bien que cela se produise chez seulement 10 à 12 % des femmes. Une autre théorie, la métaplasie, suggère que le tissu endométriosique peut se développer à partir d’une origine embryologique. Les réseaux vasculaires et lymphatiques sont également évoqués pour expliquer la localisation vasculaire des lésions et leur présence dans des régions éloignées du pelvis, comme la peau, les poumons et le cerveau. Plus récemment, la théorie des cellules souches endométriales a été étudiée, montrant que certaines cellules souches circulantes de la moelle osseuse peuvent se différencier en tissu endométriosique, pouvant ainsi se développer dans différentes parties du corps. Sur le plan physiologique, le péritoine et la cavité péritonéale ont un pouvoir immunologique qui élimine normalement les cellules en dehors de leur emplacement habituel. Cependant, des problèmes d’auto-immunité ou d’hypo-immunité peuvent permettre aux cellules endométriosiques de se développer sur cette membrane cellulaire hôte, influencées par les hormones œstrogènes et progestérones.
Il semble donc qu’il existe un terrain endométriosique spécifique à chaque patiente, influencé par des facteurs génétiques, hormonaux, immunitaires, inflammatoires et environnementaux, notamment la pollution, qui peut perturber les hormones. Certaines femmes présentent un terrain endométriosique sans développer de pathologie significative, tandis que d’autres connaissent une progression de la maladie avec l’âge et la diffusion de l’endométriose sur divers organes.
Bien que des progrès aient été réalisés dans la compréhension de l’endométriose, les mécanismes sous-jacents à sa prolifération restent largement méconnus. Cette maladie, qui se développe dans le petit bassin de la femme, est complexe en raison de la proximité des organes, de leur vascularisation et de leur innervation, ce qui rend difficile l’interprétation des symptômes cliniques tels que la douleur pelvienne, les saignements génitaux, l’infertilité, et les troubles intestinaux et urinaires.
Les symptômes liés à la sphère urogénitale sont également difficiles à verbaliser. Par conséquent, un diagnostic tardif de l’endométriose reste courant, bien que des campagnes d’information aient contribué à réduire les délais de diagnostic. Il est donc essentiel de comprendre la pathologie de l’endométriose de manière individualisée pour chaque patiente, en tenant compte de ses caractéristiques spécifiques et des sites d’atteinte.
Si vous souffrez d’endométriose, il est recommandé de consulter un spécialiste pour une prise en charge adaptée.